Kalalau Trail [jusqu’à Hanakāpī’ai Beach], Kauai, Hawaï (États-Unis)
Ah, le Kalalau Trail ! Ce sentier mythique, situé sur la Nā Pali Coast, au nord-ouest de l’île de Kauai, est l’une des plus belles randonnées au monde. Mais il se mérite !
À la suite des inondations historiques qui ont touché l’archipel d’Hawaï en avril 2018, et en particulier le nord-ouest de l’île de Kauai [il a été relevé 1 262 mm en 24 h près de Hanalei], le sentier fut fermé pendant plus d’un an (jusqu’en juin 2019). La route 560 ainsi que tous les ponts situés à l’ouest de Hanalei furent coupés ; l’accès au sentier et, surtout, à bien des habitations était alors impossible.
À la réouverture du parc, les autorités du Haena State Park, où se trouve le Kalalau Trail, en ont profité pour changer la réglementation d’accès au parc et au fameux sentier. Comme les choses changent très vite, je vous recommande d’aller directement sur ce site pour obtenir des informations à jour.
Malheureusement, nous n’avons pas pu faire le sentier en entier. Pourquoi ? Eh bien, lors de l’organisation du voyage, j’ai manqué mon coup lorsque j’ai voulu réserver les différents permis requis pour y accéder : c’était déjà plein ! Et pourtant, j’étais aux aguets. Les autorités ont rendu les choses très difficiles : impossibilité de se garer de nuit sur le nouveau parking ; réservation obligatoire (et places limitées) pour s’y garer de jour ; navette [de Princeville au parc] aux horaires contraignants ; nombre de permis quotidiens limité. Lorsque vous souhaitez faire la randonnée en intégralité, qui prend 3 jours et 2 nuits au bas mot, l’organisation devient vite très compliquée…
Finalement, j’ai réussi à obtenir deux permis pour le 23 juillet. Problème : à cette date, nous aurons quitté le nord de l’île et serons dans le sud-ouest de l’île, à Waimea. Nous décidons de nous rendre tout de même à l’entrée du parc le 21. Après tout, nous avons des permis valables ; ils ne le sont simplement pas pour ce jour-là. Sur un groupe Facebook dédié au Kalalau Trail, une personne m’indique qu’il est possible de se garer sur le parking du Haena Beach Park [à ne pas confondre avec le State Park homonyme, situé au bout de la route] en arrivant très tôt. La seule contrainte est qu’il faudra marcher 2 km supplémentaires avant d’arriver au départ du Kalalau Trail. Pas grave !
En ce 21 juillet, comme prévu, nous nous garons au parking situé à côté de Haena Beach, vers 7 h du matin. Il n’y a quasiment personne.
Nous partons peu avant 7 h 30 et décidons de longer la côte pour atteindre le départ du Kalalau Trail. On a de la chance, il fait très beau ; mais le temps change très vite par ici…
Nous arrivons sans encombre au Haena State Park après une demi-heure de marche tranquille.
Voici Ke’e Beach et, au loin, la fameuse Nā Pali Coast. Le Kalalau Trail longe cette côte sur plus de 17 km [11 miles].
Un peu de lecture sur le Kalalau Trail.
Nous ne partons que pour la journée ; nous irons donc seulement jusqu’à Hanakāpī’ai Beach (2 miles), puis jusqu’aux Hanakāpī’ai Falls, 2 miles de plus vers le nord (voir la carte ci-dessus). Tout cela aller-retour, plus les 4 km (aller-retour) pour rejoindre le parking. Cela fait environ 17 km.
Il n’y a personne au départ du trail. Nous partons à 8 h 10.
La première partie est assez pentue, mais le terrain est relativement facile.
Après cette première petite difficulté, voici les premières vues de la Nā Pali Coast : d’abord vers l’ouest — d’où nous sommes partis —, puis vers l’est — où nous allons.
Ici, où les averses sont quasi quotidiennes, la végétation est luxuriante, exubérante même !
Un peu de bouillasse, en apéritif…
D’autres vues à travers la végétation.
Que dire…
Nous amorçons notre descente vers Hanakāpī’ai Beach. Le terrain est à nouveau sec, car très au soleil cette fois. Il fait bien chaud.
Un pandanus.
Au bout du chemin…
La montagne est belle, elle aussi.
Bon, je crois que c’est clair !
L’emblème de l’île de Kauai : le coq ! Celui-ci n’est pas peu fier…
Après une heure et demie de marche tranquille, nous arrivons à Hanakāpī’ai Beach à 9 h 45. Les deux premiers miles (3,2 km) sont faits, auxquels il faut ajouter un peu plus de 2 km pour la partie précédant le Kalalau Trail en lui-même.
À l’extrémité droite de la plage (quand on regarde la mer), on trouve une petite grotte dans laquelle je n’ai pas manqué de m’engouffrer.
Cela débouche sur cette plage minuscule bien tranquille !
Hanakāpī’ai Beach, vue de l’extrémité est.
Je me suis baigné quelques minutes, histoire de me dégourdir un peu les jambes. Comme indiqué plus haut, la baignade peut être dangereuse ; faites très attention si vous n’êtes pas bon nageur (et même si vous l’êtes). Sur la photo, on devine des kayakistes à l’arrière-plan, lesquels vont rejoindre Kalalau Beach par la mer. Sacrée expédition !
À l’autre extrémité de la plage, voici un autre petit coin tranquille, avec cette vue absolument magnifique !
Il y a une autre grotte depuis laquelle j’ai pris cette photo.
Il est 10 h 45. Notre pause terminée, nous reprenons notre route. Le sentier remonte dans les terres, puis nous arrivons à cet embranchement. À droite, c’est le Kalalau Trail [à partir de là, il faut obligatoirement un permis pour camper] ; tout droit, c’est le sentier qui va aux Hanakāpī’ai Falls.
Après cinq minutes de marche, le « sentier » ressemble à ça ! 😀
Puis à ça…
Vue sur la Hanakāpī’ai Valley.
Quelques bambous sur lesquels beaucoup de randonneurs se sont amusés à inscrire leurs noms, initiales ou toutes sortes de choses.
À partir de là, le sentier devient ultra boueux ; nos chaussures pèsent 2 kg chacune. Ce sera comme ça jusqu’à la fin.
Première rivière que nous devons traverser. Cela permet de laver les chaussures, très temporairement cependant. Pas de difficulté majeure aujourd’hui, mais il convient d’être prudent. Cela étant, le franchissement peut vite devenir impossible en cas de fortes pluies (ce qui arrive souvent).
Ah, plus de boue !
Objectif en vue !
Nouvelle rivière à traverser. Certains ont amené des bouées gonflables…
Les derniers hectomètres sont plus ardus. La pluie, qui a fait son apparition, rend le sentier très glissant, d’autant plus que la dernière partie s’effectue sur de gros rochers. C’est également très étroit en plusieurs endroits.
Une vue partielle des chutes, quelque peu masquées par la végétation.
Après une heure et demie de marche, nous arrivons au pied des Hanakāpī’ai Falls à 12 h 25.
Les chutes d’eau font 91 m de haut. C’est très impressionnant. Avec le courant d’air généré par la puissance de la chute d’eau, il fait frais, presque froid. Et en plus, il pleut.
Après quelques minutes passées sur place, il est temps de faire demi-tour. Nous avons 4 miles (2+2) à faire, plus un peu plus de 2 km pour rejoindre le parking.
La première partie du retour, jusqu’à Hanakāpī’ai Beach, se fait sous la pluie, et même des trombes d’eau peu avant l’embranchement. Nous avions rarement vu de la pluie tomber aussi fort [en Malaisie, peut-être]. On aurait pu sortir le Tahiti Douche ! Heureusement, on avait prévu les sacs étanches pour mettre appareil photo et autres objets « sensibles » en sécurité.
Finalement, personne n’a contrôlé nos permis d’accès et tout s’est bien passé. Il n’y avait pas une foule monstre sur les sentiers ; c’était très raisonnable. Le Kalalau Trail, ou du moins la petite partie que nous avons faite, est effectivement une randonnée magnifique, sauvage et inoubliable. Qui sait, peut-être qu’un jour nous y reviendrons pour, cette fois, le parcourir dans son intégralité.
Arrivés au Haena State Park, nous passons cette fois par la route (et non par la plage, comme à l’aller) pour rejoindre Haena Beach. À 16 h 30, nous arrivons au parking, après quasiment 18 km de marche. Nos chaussures sont dans un sale état, et les jambes sont un peu lourdes. La suite de la journée sera consacrée au nettoyage de nos affaires et au repos… bien mérité ! 😉
Wouah, superbe, apparemment un peu dur, mais ça en vaut la peine…on en prend plein les yeux , vraiment vous vous régalez et moi avec ❤